Le Centre Commercial. Je ne m'y étais encore jamais rendu, mais je ne me l'imaginais pas aussi grand. Loin de là ! Entre les magasins de vêtements, les restaurants bondés sans oublier toutes les attractions, franchement, on s'y perd rapidement. Heureusement, à Paris, il y avait un peu ce genre de choses, et j'y étais habituée, je ne me suis donc pas trop sentie dépassée. Mais l'endroit que j'affectionnais le plus dans ces grands centres, c'était le Cinéma. Ces salles où nous pouvions regarder un film, tranquillement, tout en mangeant du pop corn. Quel bonheur ! J'avais d'ailleurs décidé que j'allais m'y rendre à la prochaine séance. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas regardé la télé, et cela ne faisait que quelques jours que Naoko et moi nous étions rendu dans le Temple, et j'avais encore besoin de me changer les idées.

J'ignorais encore quel film j'allais aller voir, mais peu m'importais tant que ce n'était pas un film d'horreur qui allait me faire faire des cauchemars. Ils avaient d'ailleurs bien diminuer, mais pas totalement, et je revoyais des fois en rêve cette homme qui avait brûlé avec le Temple quand Dead Master était venue nous chercher. Mais ce n'était pas le moment d'y repenser. J'arrivais devant les films à l'affiche. Je les regardais un à un et tombais sur un nom qui m'était inconnu : Avatar. J'ignorais tout de ce film. Mais après avoir lu le sinopsis, su qu'il durais presque trois heures et qu'il était en 3D, je me décidais pour lui. J'achetais mon ticket d'entrée, ainsi que mes lunettes je montais me choisir une bonne place dans la grande salle n°1. Une fois installer, je laissais ma veste et redescendais.

La queue pour acheter le pop corn et autres cochonneries d genre était interminable. Néanmoins je patientais, car un film sans pop corn n'était pas aussi bien. C'était mon principe. Pas de ciné sans pop corn ! Une fois bien installer, le sachet de maïs cuit au four et ma bouteille d'eau à la main, j'enfilais mes lunettes, affreusement inconfortables. Après quelques minutes d'attente, le film commença, ou devrais je dire, les pubs. Je soupirais, car à Paris, les pubs durait plus de quinze minutes. Et je remarquais rapidement qu'ici c'était identique. Je soupirais de soulagement lorsque le titre du film s'afficha sur l'écran. Puis vint le générique es acteurs, et ainsi de suite jusqu'à ce que des hommes bleus apparaissent sur l'écran. Je me redressais dans mon siège. Le film commençait.

- Hey. Baisse toi avec ta tête je vois rien.

S'il y a une chose de positive dans mon séjour avec Naoko dans le temple, c'est bien celui de ne plus me laisser faire. Le voix de la fille qui se trouvait derrière moi était arrogante et agressive, et sans aucune formule de politesse comme s'il te plaît, car il est clair que la fille derrière moi n'était pas plus agée que moi. Je me retournais donc avec un regard hostile, prête à lui répondre une réplique cinglante, mais je remarquais que tous les regards étaient braqués sur moi, accusateur, m'intimant le silence. Je lui lançais donc juste mes yeux noirs, avant de me retourner dans ma position identique. Je murmurais, comme pour moi même, mais faisant attention à ce qu'il soit assez fort pour qu'elle l'entende :

- Tu peux rêver pour que je me baisse. Je vais pas me casser le dos pour une gamine. Qu'elle change de place si elle n'est pas bien.

Car j'avais évidemment remarqué par la même occasion que la jeune fille était plus jeune que moi, environ vers les quatorze ans. Encore m'aurait elle demanda ca gentiment et poliment, j'aurais forcément fait un effort, mais avec cette façon de me le demandais, avant peut être que je me serais rabaissé, mais plus maintenant. Mais j'avais bien vu au visage de cette jeune fille qu'elle n'avait pas une tête à abandonner. Je m'attendais donc à recevoir une seconde réplique cinglante de sa part, mais je préparait déjà mon petit discours dans mon esprit, et je vous promets que c'est elle qui bougera ! Mais je ne lui laisserais pas le plaisir de reprendre le dessus de la conversation :

- Ecoute mignonne, si t'es pas contente, tu vas voir ailleurs si j'y suis, et tu fais gaffe parce que là je reste encore polie ! Merci, ricanais je avec ironie.

Même sans me retourner, je la sentais fulminer dans mon dos. En quelques sortes, j'étais plus fière de moi. Avant je m'écrasais toujours dès qu'on me reprochais quelques choses, me recroquevillant sur moi même, mais maintenant je me défendais, et j'en étais bien contente d'ailleurs. Je n'avais jamais connu le bonheur de pouvoir rabaisser quelqu'un comme ça, et il fallait d'ailleurs que je me calme. J'étais presque impatiente d'entendre sa réponse. Elle ne tarda pas.

- Ecoute bien ce que je vais te dire la minimoys au deuxième degrés. T'as beau dire que je suis une gamine, j'ai bien l'impression que c'est toi. Tu dois avoir quoi 13/14 ans alors on respecte ses ainées ! J'ai 17 piges alors je vois pas en quoi une mioche dans ton genre me tiendrait tête. En plus, t'es censée m'appeler sempai je te signale, alors ..

Ok. Chacun son tour. J'avais peut être eu beau mal jugé, elle aussi ! 13/14, mais il te faut des lunettes ma pauvre ! J'avais pratiquement le même âge qu'elle à quelques mois j'en suis sur ! L'appeler sempai ? Même pas en chanson ! Pourquoi l'appeler comme ca alors que j'ai le même âge qu'elle ?! Mais pourquoi rêver ? Alors que je m'apprêtais à lui répondre, elle lança :

- Alors maintenant, soit tu bouges, soit tu te baisses.

Ah mais tu le prends comme ça ? Je comprend mieux. Tu veux te faire jeter. Ca devait l'amuser .. Elle s'imagine effectivement que je sus plus jeune, et c'est tellement plus facile d'insulter les plus jeunes hein ? Ils donnent moins de file à retordre. Mais malgré que je sois la cadette de nous deux, jamais je ne me laisserais faire par cette .. cette .. pas de mot pour décrire son immaturité. Par conséquent, je me remontait encore plus sur mon siège, me grandissant le plus possible.

- C'est mieux, dis je en me retournant, un sourire narquois au lèvres. Je te souhaites un très bon film, gamine.

J'avais pris soin de bien appuyé mes mots, pour qu'elle les impriment dans son petit crâne.

- Oh, et j'oubliais : J'en ai bientôt dix sept, sempaiiiii !!

Ah ha ! Je lui rigolais littéralement au nez, pour qu'elle soit bien consciente que ce n'était que de l'ironie pur.. ! J'avais finalement bien fait de venir au cinéma, quel bonheur ! Je n'avais rien suivi au film, et les gens en arrivait presque a nous insulter, mais je passais une bonne journée !

- Seize ans hein ? Ca n'empêche pas que ici, c'est toi la gamine qui à l'air d'être à l'école primaire en plus.

L'école primaire ? J'avais une soudaine envie de lui cracher au visage que je faisais partie de l'Académie Undai, qu'elle se la ferme un peu celle là., mais je fis un gros effort pour me retenir. De plus, son compagnon, qui devait avoir le même âge qu'elle, s'était mis à ricaner avec elle. Quel beau couple de bétas de première il forme, non ? Tout autour de nous, les gens nous intimait le silence, nous foudroyant du regard en nous criant : Chuuuut ! Mais je les ignorais, tentant de me replonger dans le film qui ne m'avait pas attendu. Mais c'est alors que mes cheveux se remplirent de pop corn qu'elle venait de me lancer dessus avant de dire :

- Aller, maintenant baisse-toi et plus vite que ça avant de te retrouver avec le pot entier de pop-corn sur la tête, à moins que tu ne tiennes pas à ta vie.

Son sourire moqueur se modifia en un grand sourire sadique. Je tentais de respirer calmement tout en retirant les morceaux de maïs cuit collés à mes cheveux. J'avais une folle envie de lui envoyer le pot de pop corn mais je me retins également parce que j'aurais montrer que je me serais laisser emporter, et la colère est signe de faiblesse. Je me retournais donc, lui jetant un regard noir. Elle osait me diriger ? Me donner des ordres ?

- Mais pour qui tu te prend ? Hein ? Primaire mon cul ouais ! Oh que oui je tiens à la vie, mais je tiens surtout à ce qu'on s'explique dehors ? Ca te va ou tu veux que ton copain t'accompagne ?

Lâchant un rire tout aussi sadique que son sourire, je me levais de mon siège, sans même lui jeter un regard, car j'avais la certitude qu'elle me suivrait.

A peine ai je terminé ma phrase qu'elle s'accouda au mur, cracha quelques gerbes de sang. Un sourire narquois vint se former sur mes lèvres imbibés aussi de couleur rouge vif. La regardant avec mépris et satisfaction, je n'eus pas le temps de voir venir son poing qui atterrit avec une force ultime dans mon oeil droit. Aïe ! Vraiment, j'avais l'impression d'avoir perdu mon oeil, sentant plusieurs larmes rouler sur mes joues, et lorsque je le rouvris, le noir s'abattit sur le côté touché de mon visage. Super ! me voilant maintenant mi aveugle ! Tu vas souffrir !

- Non, mais crèves la vache ! J'ai des abdos comparer à ta brioche que tu appelles un ventre ! Alors maintenant tu te la fermes et tu crèves !

Décidément, elle était hargneuse. Elle ne lâcherait rien, pas avant de voir mon corps étalé sr sol, gisant inerte au milieu de ce bain de sang. Je pris soudain conscience que tout le monde s'était attroupé autour de nous, nus encerclant, formant une sorte de mini arène. J'avais oublié que nous étions dans un cinéma. Il était d'ailleurs étrange que personne ne soit allé chercher la sécurité. Mais peu importait ! Tandis que je lançais des regards hostiles aux spectateurs qui s'empressèrent de partir, je ressentit une douleur particulièrement forte aux dents.

- Je vais te transformer en chair à saucisse et je te donnerais aux cochons. Mais je suis sûre que tu dois avoir un goût tellement ignoble que même les animaux ne veulent pas de toi la moche !

Me pliant en deux sous la souffrance, je sentis plusieurs dents bouger dans ma bouche, ainsi qu'au ventre, près des côtes. Cette conne m'avait péter les dents ?! Pff, elle survivrait pas longtemps. Je me rendis à l'évidence : lorsqu'elle m'insultait, son plus grand désir était de me voir m'énerver, et que je réplique des insultes. Hors de question que je lui fournisse satisfaction. Je me relevait donc avec difficulté, arborant toujours mon sourire un peu crispé, et ne fit que cela. Aucune réponse. Elle ne pourrait pas parler toute seule. Je me contentais de :

Pfff ..!

Sans hésiter une seule seconde, je lui fonçais dessus, tête baissé. Mon crâne percuta son ventre de plein fouet. J'eus mal, mais sûrement moins qu'elle. N'attendant pas qu'elle se ressaisisse je lui renvoyais mon poing en plein sur son oeil, pour qu'elle ressente la douleur que j'endurais en ce moment. Je ne réussis néanmoins pas à le viser à la perfection, mais cela suffirait amplement. Je m'en contenterais de ceci, ce que je voulais c'est qu'elle soit dans la même difficulté que moi. Un oeil en moins. Au moins on est quitte, hein ?! Salle grosse va.